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UN DANDY EN EXIL - Alg​é​rie / France - 1969​/​1982

by MAZOUNI

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Je n'aime pas le jour, je n'aime pas le soir Je deteste ma vie, ce n'est pas ma faute Si je vois la lune, elle me donne le cafard Je bouche mes oreilles quand les oiseaux chantent Je n'aime pas les fleurs, la nature j'ai horreur des filles toutes.... Je ne suis pas,fou parce que j'en ai marre J'ai laissé tombé l'amour parce-qu'il me dégoutte Je n'aime pas le train le traiun quand il quitte la gare J'ai trop voyagé, j'ai perdu ma route J'aime pas la musique surtout la guitare quand je joue , je fais toujours des fausses notes j'aime pas les voitures; a cause des motards Les frais d'assurance, beaucoup ça me coutent. J'aime pas le coiffeur avec son rasoir Pour raser ma barbe, y'a toujours des doutes Chérie m'a changé pour un petit foulard Dés qu'il est parti, connais plus ma faute Quand il m'a quitté même pas ou revoir Ou sont tes promesses, Le passé c'est passé, maintenant c'est trop tard Je me suis trompé, j'ai mal fait mes comptes Parce-que j'ai jamais été salopard Je joue pas le vice Franchement j'avais honte
4.
Daag Dagui 05:26
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Je suis seul 05:16
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La Madrague 04:01
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Clichy 04:54
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Mini Jupe 04:59

about

ENGLISH TEXT AT THE BOTTOM

1958, en pleine guerre de libération. Pendant que le crépitement des mitraillettes se fait entendre dans les maquis, la population urbaine écoute, en sourdine, des chants patriotiques algériens diffusés par la puissante radio égyptienne : « la Voix des Arabes ». Ces artistes appartiennent tous à une troupe créée par la direction autoproclamée du FLN, basée à Tunis et rassemblant un échantillon « représentatif » de la mouvance musicale algérienne du moment, entre autres, les Oranais Ahmed Wahby (interprète du Wahran Wahran, popularisé par Khaled) et Wafia, le Kabyle Farid Aly et H’sissen, le chantre du chaâbi algérois. La même année, le chanteur Ben Achour est tué dans des conditions qui n’ont jamais été élucidées.

Alger, un soir d’été 1960. Les terrasses de cafés sont bondées et les verres d’anisette défilent avec une régularité de métronome, malgré l’alarmante musique des sirènes de police que l’on entend par intervalles et les silhouettes des militaires qui battent le pavé. La bonne humeur est de mise et elle est fédérée par une ritournelle s’échappant de partout : des balcons où le linge finit de sécher, des fenêtres largement ouvertes des appartements ou des restaurants où l’on déguste les fameuses crevettes algéroises, copieusement arrosées de vin rosé. Des couples entrent dans la danse, spontanément, à l’écoute de « Ya Mustafa », ponctuée par des chœurs improvisés qui hurlent « Chérie je t’aime, chérie je t’adore ». La chanson, interprétée par Alberto Staïffi, né à Sétif, a obtenu un succès phénoménal, au point que même les combattants du FLN (Front de libération nationale) l’ont adopté à l’unanimité. D’où un malentendu fâcheux qui fera penser aux autorités coloniales que Mustafa est un hymne à la gloire des fellaghas. En 1961, Cheikh Raymond Leyris, grand maître juif du malouf (une des trois écoles andalouses d’Algérie), dont Enrico Macias fut l’élève, est assassiné à Constantine. Il sera la première victime d’un terrorisme qui rattrapera l’Algérie à l’aube des années 1990 en s’en prenant à tout ce qui pense, écrit et chante.
Mohamed Mazouni, né le 4 janvier 1940 à Blida, surnommée « La ville des roses » et connue à la fois pour sa jolie place des Mûres (saht ettout), au milieu de laquelle trônait un majestueux kiosque à musique, et ses maisons de tolérance, venait d’avoir vingt ans. Il est plutôt beau gosse et, en sa mémoire, trainent quantité de refrains entêtants interprétés par Rabah Driassa et Abderrahmane Aziz, originaires comme lui de Blida, Bentir ou Lamari, maîtres du ‘asri (chanson moderne). Il saura faire bon usage de toutes ces influences et de bien d’autres issues du patrimoine algérien.
Certes, le jeune Mohamed était conscient de ses limites vocales, comme il le souligne : «J’avais une petite voix, j’ai composé avec ! ». Mais elle ne manque ni de charme ni de justesse et, avec l’âge, elle se bonifiera. Il entame sa carrière de chanteur en ces années-là et comme style, il choisit le bedoui (genre saharien rendu célèbre par le grand Khelifi Ahmed notamment).

Juillet 1962. Les derniers militaires français font leur paquetage. Une foule en liesse clame sa joie d’une Algérie indépendante. Se souvenant de l’impact de la chanson pour galvaniser les « masses laborieuses », les nouvelles autorités au pouvoir récompensent les membres de l’ancienne troupe du FLN en les nommant à la tête des orchestres nationaux. Dans une euphorie généralisée, le gouvernement encourage les odes à l’indépendance recouvrée et des refrains à la gloire de « la dignité retrouvée » jaillissent de partout. Abderrahmane Aziz, vedette du ‘asri (yé yé algérois), est champion à l’applaudimètre avec Mabrouk Alik (« Félicitations, Mohamed / l’Algérie t’est revenue »), Blaoui Houari, un des précurseurs du raï, loue le courage du héros Zabana, Kamel Hamadi, en kabyle, rappelle le parcours du chahid (martyr) Amirouche, et même la vénérable Remitti y va de son couplet sur Les Enfants d’Algérie. Tout cela sous l’œil (et l’oreille) bienveillant du régime dirigé par Ahmed Ben Bella, héraut du parti unique et gardien vigilant des « valeurs arabo-islamiques » érigées en règle de conduite. Aux chanteurs, on vante à la fois le modèle égyptien et celui de l’art andalou, à l’usage d’une petite bourgeoisie citadine naissante, décrété « classique national », et certains n’hésitent pas à aller à la soupe. Ces khobzistes – terme humoristique algérien raillant ceux qui avancent des raisons alimentaires pour justifier leur allégeance au système –, vont monopoliser toutes les émissions et toutes les scènes tandis qu’en marge, la chanson populaire se contente des animations des fêtes de mariage et de circoncision. Son absence dans les médias renforce davantage sa régionalisation : chaque genre (chaâbi, chaouï, kabyle, oranais…) est cantonné dans ses limites départementales et ses « représentants nationaux » sont ceux que ne dérangent personne avec leurs ritournelles. C’est de France, où de nombreux artistes algériens se sont frottés à d’autres styles, que viendront les premières critiques. Dans la tranche horaire réservée à l’expression en kabyle sur Radio Paris, Slimane Azem, accusé naguère de « collaboration », chante, en mettant en scène des animaux, les premiers vers politiques dénonçant la dictature et le prêt-à-penser sévissant dans le pays. La réaction ne se fait pas attendre : sur la pression du gouvernement algérien, le quart d’heure kabyle est supprimé. En Algérie même, Ahmed Baghdadi, dit Saber, l’idole des amateurs de raï (encore estampillé « folklore oranais »), est jeté en prison pour avoir dénoncé la bureaucratie dans El Khedma (le travail).
De son côté, Mazouni se fera remarquer par un morceau très engagé, Rebtouh Fel Mechnak (Ils l’ont attaché à la guillotine). Mais surtout, il est découvert par le grand public lors d’un passage, dans la salle Ibn Khaldoun (ex-Pierre Bordes, au cœur d’Alger), retransmis par la RTA (Radiodiffusion Télévision Algérienne, rebaptisée depuis ENTV). Cela lui vaudra d’intégrer la troupe artistique du TNA. Puis, pour saluer l’indépendance, il chante Adieu la France, Bonjour l’Algérie.

19 juin 1965, le coup d’État de Boumediene ne fait qu’empirer les choses. L’Algérie adopte un profil à la soviétique où tout est planifié, même la musique. On assiste à la multiplication des associations vouées à l’arabo-andalou et à l’émergence d’une chanson courtisane chargée de faire passer le message autour des « options fondamentales ». On n’était pas loin de ce vrai-faux lyrisme personnifié par Djamel Amrani, ce poète qui évoquait une « femme belle comme une ferme autogérée ». Le pouvoir s’«autocélèbre» à travers des semaines culturelles à l’étranger ou des manifestations officielles, où sont convoqués les troubadours acquis à sa cause. De son côté, la chanson populaire survit toujours grâce aux noces et banquets et aux 45 T enregistrés chez des compagnies privées, mais elle subit la censure et la surveillance accrue de la sécurité militaire.
Mazouni, lui, poursuit sa marche et enregistre quelques rengaines populaires, mais il a envie d’ailleurs, au-delà de la Méditerranée : « En 1969, j’ai quitté l’Algérie pour m’établir en France. J’avais envie de changer d’air, de découvrir de nouveaux univers artistiques ». Il était, alors, loin de s’imaginer qu’il deviendrait une star adulée par la communauté immigrée.

France. Au cours des années 1950 et 1960, quand les parents rasaient les murs, s’excusant presque d’exister, certains artistes maghrébins avaient emprunté des noms occidentaux pour masquer leurs origines. Ce fut le cas de l’Algérien, originaire de Kabylie, Laïd Hamani, plus connu sous le pseudonyme de Victor Leed, un rocker qui avait fait les beaux soirs du Golf Drouot, ou du Berbère marocain Abdelghafour Mociane autoproclamé Vigon, une sacrée voix du r&b. D’autres, nettement plus nombreux, ont fait leur carrière à l’ombre des cafés tenus par leurs compatriotes, évoluant sur des scènes de fortune, soit quelques chaises autour d’une table où trônaient deux ou trois micros, de temps à autre parasités par de terribles larsens. Ils se nommaient Ahmed Wahby ou Dahmane El Harrachi. Entre Bastille, Nation, Saint-Michel, Belleville et Barbès, le public, exclusivement communautaire, généralement masculin et préalablement informé par quelques lignes tracées sur une ardoise, venait applaudir les chanteurs annoncés. Cela se passait le vendredi et le samedi soir, plus une supplémentaire le dimanche après-midi.
Dans une ambiance embuée par la nostalgie et chauffée par la pression des demis, les clients –issus de cette population à part qui est pourtant une part de la population française-, buvaient les paroles de ces musiciens qui leur ressemblaient tant. Comme beaucoup d’entre eux, ils exerçaient des travaux pénibles pendant la semaine et attendaient impatiemment le week-end pour s’enivrer d’un peu d’airs du bled. Parfois, ils passaient le samedi après-midi dans quelque salle obscure comme le Delta ou le Louxor, avec mini-concert en prime lors de l’entracte chocolatée, pour rêver, les yeux ouverts, au son de la voix d’un Abdel Halim Hafez susurrant, plein écran, des chants mélancoliques, ou des complaintes indiennes fabriquées à Bombay. Et puis, il y avait la radio ou le disque pour s’émouvoir au rythme des chansons d’Oum Kalsoum et aussi les scopitones pour repasser le film de sa vedette préférée.
C’est cette atmosphère de la culture de l’exil, et bien plus encore, que, médusé, Mohamed reçoit en pleine figure. Il y baigne à fond et s’imprègne des chansons de Dahmane El Harrachi (auteur de Ya Rayah), de Slimane Azem, Akli Yahiaten ou Cheikh El Hasnaoui, mais aussi des folles années du twist et du rock incarnées par Johnny Hallyday, Les chaussettes noires ou Les Chats Sauvages, plus Elvis Presley et les débuts triomphants de la pop anglo-saxonne. Entre 1970 et 1990, il aligne les tubes à l’enseigne de Mini-Jupe, Chérie Madame, 20 ans en France, Bleu Délavé, Clichy, Daag Dagui, Camarade, Dis-moi c’est pas vrai ou Je suis le Chaoui, sorte d’hymne fédérateur de toutes les régions d’Algérie comme il l’explique : « Je chantais pour les gens qui comme moi connaissaient l’exil. J’étais et je suis toujours resté très attaché à mon pays, l’Algérie. Pour moi, il n’y a pas de Constantinois, d’Oranais ou d’Algérois, mais juste des Algériens. Je chante autant en arabe classique ou dialectal, en français et en kabyle ».
Mazouni, dandy bouleversé par son siècle et toujours tiré à quatre épingles, qui faisait très peu de scène, avait énormément bénéficié de l’impact des scopitones, ancêtres des clips, machines à image et son incontournables dans les nombreux bistrots tenus par les immigrés. Sa force réside dans des textes en arabe compréhensible par tous ses compatriotes et des mélodies accrocheuses, orchestrées sur fond de violon, derbouka, qanûn-cithare, târ (petit tambourin pourvu de cymbalettes, luth et parfois guitare électrique pour les compositions plus yé yé. Tel un politicien, Mazouni puise dans tous les thèmes sachant qu’il fera mouche à tous les coups. Cela lui vaudra le surnom de « chanteur polaroïd », rajoutons « kaleidoscope ». A la fois conformiste (morale sur l’infidélité ou le mariage mixte) et dérangeant (le trouble à la vue d’une mini-jupe, drague au lycée…), Mohamed Mazouni a traversé les années 1960-1970 avec son humour grinçant et son mélange fédérateur de styles du terroir. Outre les sujets légers, il dénonce également le racisme et les conditions épouvantables des travailleurs immigrés. Toujours est-il que sa façon de parler des lycéennes, des voitures et des lieux de plaisir lui vaut les faveurs des jeunes zazous immigrés de France.
Mais à trop vouloir ratisser large, il commet l’erreur, en 1991, durant la guerre interactive du Golfe, de soutenir la position de Saddam Hussein à travers le titre provocateur Zadam Ya Saddam (Fonce Saddam). Il sera interdit de séjour en France pendant cinq ans. Il y reviendra, en 2013, pour un concert à l’Institut du monde arabe où il apparait habillé en bédouin de ses débuts.
Fin des années 1990, la diffusion très large du documentaire Scopitones arabes et berbères de Michèle Collery et Anaïs Prosaïc, d’abord sur Canal+, puis dans de nombreuses salles, avec débats à la clé, autour de la chanson de l’exil, mettant en évidence le rôle important de Mazouni, lui a redonné un nouvel élan. Rachid Taha, en reprenant Camarade, Mouss et Hakim de Zebda, à travers Adieu la France, Bonjour l’Algérie, ainsi que l’Orchestre National de Barbès, qui a choisi Tu n’es plus comme avant (Les roses), ont également contribué à la reconnaissance de Mazouni par une nouvelle génération.
Vivant en Algérie, Mohamed Mazouni n’a pas arrêté de chanter et s’est même permis de signer quelques succès locaux, toujours placés sous le signe du « visons large ». Cette compilation, la première qui lui est consacrée regroupe l’ensemble de ses « hits », jamais réédités, avec, en prime, des titres, à l’image de L’amour Maâk, Bleu Délavé ou Daag Dagui, introuvables sur le marché.

Rabah Mezouane.

Quelques traductions…

20 ans en France
Je suis perdu, c’est fini pour moi
J’ai pas d’agonie, mais, mon compatriote
J’ai passé mes jours dans l’enfer de l’exil
Les femmes et l’alcool ont ravagé mon être
Toutes les nuits, je bois
A croire que je suis devenu un tonneau
Pourtant, la France m’apparaissait comme un paradis…

Bleu délavé

Fille en bleu délavé
Tu m’as échangé contre un cave
Tu n’en avais pas le droit
Oh, la folle, si tu savais
Combien je t’aime !
Si j’avais une créature comme toi
Je lui achèterai une machine à laver
Et une télé pour égayer ses soirées
Si je t’offre toute ma vie
Rien ne serait trop beau

Chérie Madame (en duo avec Meriem Abed*)

Chérie Madame, ô mon âme
Comment, comment, j’ai pas compris
Viens te serrer contre ma poitrine
Tu n’as pas honte, eh saloperie

J’ai envie que l’on se fiance
Je n’ai pas besoin, non, merci
Je t’emmène faire un tour au bal
Tu ne sais pas bien danser

Chérie Madame…
Viens prendre un verre avec moi
Achète-moi une DS
Pour peu que tu m’aimes, je vais bien
Dans mon cœur, il n’y a pas de place

Chérie Madame…

Je vais acheter une bagnole, n’aie crainte
Tu es fauché et pas riche
Moi, je compte bien vivre avec toi
Si tu m’aimes, moi je m’en fiche

Chérie Madame…

A cause de toi, je suis dingue
Je t’en prie, laisse-moi tranquille
Viens passer la nuit avec moi
Oh la la, quel imbécile

Chérie Madame…

Dès que je t’ai vue, j’ai fondu en larmes
Oh, le pauvre, il se répète
C’est vrai, j’ai envie de dormir chez toi
Mais je m’en fous, comment tu es bête

Chérie Madame…

*Animatrice radio et immense interprète ayant fait sa carrière en France, dont le premier succès El Bahdja M’dinet el Djazaïr date de 1958. Son nom n’avait pas été crédité à sa demande et cette chanson avait, également, fait l’objet, sous le même intitulé, d’un clin d’œil par le groupe lyonnais Zenzile.



Clichy

Dites à ma mère de ne pas pleurer
Ton fils travaille à Clichy
Son salaire ne lui suffit pas
Il le dilapide sur le comptoir
Pas de chance aussi avec les femmes
Je les amène le matin et elles se tirent le soir
Mère, ne pleure pas, ne crois pas que je ne reviendrai pas
J’espère que tu seras encore en vie
Pour que je t’offre un pèlerinage à La Mecque
Prévenez tout le monde que le balai, au fond des tranchées
Nous abîme moralement et physiquement
Avec le chef de chantier, rien que des engueulades
Tout le temps à nous chercher des histoires
Le chômage fait rage, trop de sans emploi
Pour l’Arabe, c’est toujours non
Pas d’embauche, c’est trop tard
Le directeur n’est jamais là pour toi
Quand tu ne t’appelles pas Bernard…


L’amour Maâk (l’amour avec toi)

Toi debout devant la porte
C’est combien la passe
Je ne monte pas avec toi
Parce que tu es un Arabe
Regardez-moi cette salope
Raciste même quand il s’agit d’amour tarifé…

Mini-jupe (en duo avec Fariza*)

Où vas-tu ainsi en mini-jupe
Alors qu’il vente dehors
On voit tout de ton intimité
Prends garde de ne pas trébucher
Frère, cesse tes leçons de morale
Tu ne sais pas ce qu’est la mode ?
Et toi, tu ne nous fais pas honte
En te promenant quasi nue en ville ?

*Il s’agit de la sœur de Zahra, la chanteuse qui a été découverte à travers le duo avec Idir, sur son hit international A Vava Inouva.


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Mazouni, a dandy in the 1970s



1958, in the middle of the liberation war. While the rattle of machine guns could be heard in the maquis, in the city, the population listened at low volume to Algerian patriotic songs broadcast by the powerful Egyptian radio: "The Voice of the Arabs". These artists all belonged to a troupe created by the self-proclaimed management of the National Liberation Front (FLN), based in Tunis and claiming to gather a "representative" sample of the Algerian musical movement of the time, among which Ahmed Wahby (who sang Wahran Wahran, a song popularized by Khaled) and Wafia from Oran, Farid Aly the Kabyle, and H'sissen, the champion of Algiers’ Chaâbi. The same year, singer Ben Achour was killed in conditions that have never been elucidated.

Algiers, by a summer evening in 1960. Cafe terraces were crowded and glasses of anisette kept coming with metronomic regularity, despite the alarming music of police sirens heard at intervals and the silhouettes of soldiers marching in the streets. The mood was good, united by a tune escaping from everywhere: balconies, where laundry was finishing drying, windows wide open from apartments or restaurants serving the famous Algiers shrimps along with copious rosé wine. Couples spontaneously joined the party upon hearing "Ya Mustafa", punctuated by improvised choirs screaming "Chérie je t’aime, chérie je t’adore". The song, as played by Sétif-born Alberto Staïffi, was a phenomenal success, to the point that even FLN fighters adopted it unanimously. Hence an unfortunate misunderstanding that would trick colonial authorities into believing Mustafa was an ode to the glory of Fellaghas. In 1961, Cheikh Raymond Leyris, a Jewish grand master of ma’luf (one of Algeria’s three Andalusian waves) who was Enrico Macias’ professor, was killed in Constantine, making him the first victim of a terrorist wave that would catch up with Algeria at the dawn of the 1990s by attacking anything that thought, wrote or sang.
Mohamed Mazouni, born January 4, 1940 in Blida – “The City of Roses" both known for its beautiful ‘Blueberry Square’ (saht ettout) in the middle of which a majestic bandstand took center stage, and its brothels – had just turned twenty. He was rather handsome and his memory dragged around a lot of catchy refrains by Rabah Driassa and Abderrahmane Aziz, also natives of Blida, or by 'asri (modern music) masters Bentir or Lamari. He would make good use of all these influences and many others stemming from the Algerian heritage.

The young Mohamed was certainly aware of his vocal limits, as he used to underline them: "I had a small voice, I came to terms with it!". But it didn’t lack charm nor authenticity, and it was to improve with age. He began his singing career in those years, chosing bedoui as a style (a Saharan genre popularized among others by the great Khelifi Ahmed).

July 1962. The last French soldiers were preparing their pack. A jubilant crowd was proclaiming its joy of an independent Algeria. Remembering the impact of popular music to galvanize the "working classes", the new authorities in office rewarded the former members of the FLN troupe by appointing them at the head of national orchestras. In widespread euphoria, the government encouraged odes to the recovered independence, and refrains to the glory of "restored dignity" sprung from everywhere. Abderrahmane Aziz, a star of 'asri (Algiers’ yé-yé) was a favorite with Mabrouk Alik ("Congratulations, Mohamed / Algeria came back to you"); Blaoui Houari, a precursor of Raï music, praised the courage of Zabana the hero; Kamel Hamadi recalled in Kabyle the experience of Amirouche the chahid (martyr), and even the venerable Remitti had her own song for the Children of Algeria. All this under the benevolent eye (and ear) of the regime led by Ahmed Ben Bella, the herald of the single party and vigilant guardian of the "Arab-Islamic values" established as a code of conduct. Singers were praised the Egyptian model, as well as Andalusian art intended for a nascent petty bourgeoisie and decreed a "national classic"; some did not hesitate to sell out. These Khobzists – an Algerian humorous term mocking those who put “putting-food-on-the-table” reasons forward to justify their allegiance to the system – were to monopolize all programs and stages, while on the fringes, popular music settled for animating wedding or circumcision celebrations. Its absence in the media further strengthened its regionalization: each genre (chaâbi, chaouï, Kabyle, Oranian...) stayed confined within its local boundaries, and its "national representatives" were those whose tunes didn’t bother anyone. The first criticisms would emanate from France, where many Algerian artists went to tackle other styles. During the Kabyle-expression time slot on Radio Paris, Slimane Azem – once accused of "collaboration" – sang, evoking animals, the first political lines denouncing the dictatorship and preconceived thinking prevailing in his country. The reaction was swift: under pressure from the Algerian government, the Kabyle minute was cancelled. Even in Algeria, Ahmed Baghdadi aka Saber, an idol for fans of Raï music (still called "Oranian folklore"), was imprisoned for denouncing the bureaucracy of El Khedma (work).

For his part, Mazouni was to be noticed through a very committed song: Rebtouh Fel Mechnak (“They tied him to the guillotine”). But above all, the general public discovered him through a performance at the Ibn Khaldoun Theater (formerly Pierre Bordes Theater, in the heart of Algiers), broadcast by the Algerian Radio Broadcasting, later renamed ENTV. This would enable him to integrate the Algerian National Theater’s artistic troupe. Then, to pay tribute to independence, he sang “Farewell France, Hello Algeria”.

June 19, 1965: Boumediene's coup only made matters worse. Algeria adopted a Soviet-style profile where everything was planned, even music. Associations devoted to Arab-Andalusian music proliferated and some sycophantic music movement emerged, in charge of spreading the message about "fundamental options". Not so far from the real-fake lyricism epitomized by Djamel Amrani, the poet who evoked a “woman as beautiful as a self-managed farm". The power glorified itself through cultural weeks abroad or official events, summoning troubadours rallied to its cause. On the other hand, popular music kept surviving through wedding, banquets and 45s recorded for private companies, undergoing censorship and increased surveillance from the military.

As for Mazouni, he followed his path, recording a few popular tunes, but he also was in the mood for traveling beyond the Mediterranean: "In 1969 I left Algeria to settle in France. I wanted to get a change of air, to discover new artistic worlds". He, then, had no idea that he was about to become an idolized star within the immigrant community.

France. During the 1950s and 1960s, when parents were hugging the walls, almost apologizing for existing, a few Maghrebi artists assumed Western names to hide their origins. This was the case of Laïd Hamani, an Algerian from Kabylia, better known as Victor Leed, a rocker from the Golf Drouot’s heyday, or of Moroccan Berber Abdelghafour Mociane, the self-proclaimed “Vigon”, a hack of a r&b voice. Others, far more numerous, made careers in the shadow of cafes run by their compatriots, performing on makeshift stages: a few chairs around a table with two or three microphones on it, with terrible feedback occasionally interfering. Their names were Ahmed Wahby or Dahmane El Harrachi. Between the Bastille, Nation, Saint-Michel, Belleville and Barbès districts, an exclusively communitarian, generally male audience previously informed by a few words written on a slate, came to applaud the announced singers. It happened on Friday and Saturday nights, plus on extra Sunday afternoons.

In a nostalgia-clouded atmosphere heated by draft beers, customers – from this isolated population, a part of the French people nevertheless – hung on the words of these musicians who resembled them so much. Like many of them, they worked hard all week, impatiently waiting for the weekend to get intoxicated with some tunes from the village. Sometimes, they spent Saturday afternoons at movie theaters such as the Delta or the Louxor, with extra mini-concerts during intermissions, dreaming, eyes open, to the sound of Abdel Halim Hafez’ voice whispering melancholic songs or Indian laments made in Bombay on full screen. And the radio or records were also there for people to be touched to the rhythm of Oum Kalsoum’s songs, and scopitones as well to watch one’s favorite star’s videos again and again.

Dumbfounded, Mohamed received this atmosphere of culture of exile and much more in the face. Fully immersed in it, he soaked up the songs of Dahmane El Harrachi (the creator of Ya Rayah), Slimane Azem, Akli Yahiaten or Cheikh El Hasnaoui, but also those from the crazy years of twist and rock’n’roll as embodied by Johnny Hallyday, Les Chaussettes Noires or Les Chats Sauvages, not to mention Elvis Presley and the triumphant beginnings of Anglo-Saxon pop music. Between 1970 and 1990, he had a series of hits such bearing such titles as “Miniskirt”, “Darling Lady”, “20 years in France”, “Faded Blue”, Clichy, Daag Dagui, “Comrade”, “Tell me it’s not true” or “I’m the Chaoui”, some kind of unifying anthem for all regions of Algeria, as he explained: "I sang for people who, like me, experienced exile. I was and have always remained very attached to my country, Algeria. To me, it’s not about people from Constantine, Oran or Algiers, it’s just about Algerians. I sing in classical or dialectal Arabic as much as in French and Kabyle”.

Mazouni, a dandy shattered by his century and always all spruced up who barely performed on stage, had greatly benefited from the impact of scopitones, the ancestors of music videos – those image and sound machines inevitably found in many bars held by immigrants. His strength lay in Arabic lyrics all his compatriots could understand, and catchy melodies accompanied by violin, goblet drum, qanun, tar (a small tambourine with jingles), lute, and sometimes electric guitar on yé-yé compositions. Like a politician, Mazouni drew on all themes knowing that he would nail it each time. This earned him the nickname "Polaroid singer" – let’s add "kaleidoscope" to it. Both a conformist (his lectures on infidelity or mixed-race marriage) and disturbing singer (his lyrics about the agitation upon seeing a mini-skirt or being on the make in high school…), Mohamed Mazouni crossed the 1960s and 1970s with his dark humor and unifying mix of local styles. Besides his trivial topics, he also denounced racism and the appalling condition of immigrant workers. However, his way of telling of high school girls, cars and pleasure places earned him the favors of France’s young migrant zazous.
But by casting his net too wide, he made a mistake in 1991, during the interactive Gulf War, supporting Saddam Hussein’s position through his provocative title Zadam Ya Saddam (“Go Saddam”). He was banned from residing in France for five years, only returning in 2013 for a concert at the Arab World Institute where he appeared dressed as the Bedouin of his beginnings.
At the end of the 1990s, the very wide distribution of Michèle Collery and Anaïs Prosaïc's documentary on Arabic and Berber scopitones (first on Canal+, then in many theaters with debates following about singing exile), highlighted Mazouni’s important role, giving new impetus to his career. Rachid Taha, who covered Ecoute-moi camarade, Zebda’s Mouss and Hakim with Adieu la France, Bonjour l’Algérie, as well as the Orchestre National de Barbès who played Tu n’es plus comme avant (Les roses), also contributed to the recognition of Mazouni by a new generation.

Living in Algeria, Mohamed Mazouni did not stop singing and even had a few local hits, always driven by a “wide targeting” ambition. This compilation, the first one dedicated to him, includes all of his never-reissued “hits” with, as a bonus, unobtainable songs such as L’amour Maâk, Bleu Délavé or Daag Dagui.

Rabah Mezouane.


A few translations ...

20 years in France
I'm lost, I’m done
I have no agony, but, dear compatriot,
I have spent my days in the hell of exile
Women and alcohol ravaged my soul
Every night, I drink
You’d think I’ve become a barrel
And to think that France seemed to me like some paradise...



Darling Lady (a duet with Meriem Abed*)

Darling Lady, O my soul
What, what I did not understand
Come nestle against my chest
Aren’t you ashamed, you bitch

I want us to get engaged
I don’t need, no thanks
I’m taking you to the ball
You can’t dance well anyway

Darling Lady...
Come have a drink with me
Buy me a fancy car
As long as you love me, I'm fine
In my heart, there is no place

Darling Lady...

I’ll buy you a car, don’t worry
You're broke, not rich
I intend to live with you
If you love me, I don’t care

Darling Lady...

Because of you, I'm going nuts
Please leave me alone
Come spend the night with me
Oh, what a fool

Darling Lady...

As soon as I saw you, I burst into tears
Oh, poor thing repeating himself
That's right, I want to sleep at your place
But I don’t care how stupid you are

Darling Lady...

* A radio host and tremendous performer who made her career in France, her first success being El Bahdja M'dinet Djazair in 1958. At her request, her name had not been credited; Lyon band Zenzile also released a nod to this song under the same title.

Clichy

Tell my mother not to cry
Your son works in Clichy
His salary is not enough
He squanders it in bars
No luck either with women
I bring them in the morning and at night they’re off
Mother don’t cry, don’t think I’ll never come back
I hope you'll still be alive
So that I can offer you a pilgrimage to Mecca
Warn everyone that the broom at the bottom of trenches
Morally and physically damages us
With the construction manager, nothing but fights
Always picking quarrels with us
Unemployment is raging, too many unemployed
For Arabs, it's always ‘no’
No hiring, it's too late
The director is never there for you
When your name’s not Bernard...


Maâk Love (love with you)

You, standing in front of the door
How much do you charge
I won’t go upstairs with you
Because you’re an Arab
Look at this slut
Racist, even when it comes to love for sale...

Miniskirt (a duet with Fariza*)

Where are you going in your miniskirt
While it’s windy outside
We can see all of your intimacy
Be careful not to stumble
Brother, stop your lessons of morality
Haven’t you heard about fashion?
And you, aren’t you shaming us
Walking in town almost naked?

* She is the sister of Zahra, the singer discovered through the duet with Idir on his international hit A Vava Inouva.

credits

released May 24, 2019

Texte : Rabah Mezouane (IMA)

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